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Rêve de Loire : Marcher de l'Atlantique au Mont Gerbier de Jonc, 1.181 km, 44 étapes

  • Photo du rédacteur: Didier Guénin
    Didier Guénin
  • 28 févr. 2022
  • 2 min de lecture

La Loire me fascine depuis mon enfance où du pont de Blois et de celui d’Orléans je voyais défiler les eaux larges du fleuve vers l’Atlantique, vers l'immensité océanique aux routes légendaires, vers les Amériques, l'empire Inca, les temples Mayas, vers les terres andines qui s'étendent de l'équateur aux confins de l'Antarctique. Adolescent, le caractère sauvage du grand fleuve a conforté ma passion pour la Loire. Insoumise, indomptée. Elle arrache à l’Allier son lit pour poursuivre vers le nord, jusqu’à Orléans. Et là, enveloppant avec affection ma chère Sologne, la Loire choisit son destin, accueille les rois et leurs châteaux en son val, et file sur l’océan. Je ne saurai dire avec précision quand réellement est née la pensée consciente de cette marche. Elle s’est installée et a pris toute l’ampleur que prennent les rêves impossibles, revenant comme une ritournelle « un jour je remonterai la Loire ». Un jour, un jour lointain, un jour… jamais. Une promesse impossible, un rêve que l’on entretient pour se donner du baume au cœur. Régulièrement le rêve m’a traversé la tête pour devenir une idée, une pensée récurrente, une envie lancinante. Et tout aussi régulièrement je l'ai évacuée. Comment travailler et trouver assez de temps pour entreprendre une telle marche ? Sans compter le temps préalable de l’entrainement, moi qui ne suis pas un grand sportif. Bref, un jour… quand ?


J’arrache le sac à dos du sol et le porte sur mes épaules. Qu’il est lourd ! Je l’attache. Me voilà harnaché, fin prêt. Je suis tout excité.


Depuis quelques mois mes pensées sont tournées vers ce seul instant, celui-ci où je ferais mes premiers pas à contre-courant de la Loire. Il y a d’abord eu ce soir où, feuilletant les sites de randonneurs et de pèlerins, j’ai donné à mon dessein un peu vague la mesure d’une journée : 25 kms. Ainsi se chiffrait - à plus ou moins cinq kilomètres - la mesure élémentaire et quotidienne à partir de laquelle pouvait se construire un tel projet de marche. Puis à force de ressasser l’idée que le pont de Saint-Nazaire avait réveillé, il y a eu ce dimanche où je me suis penché sérieusement sur une carte de France et ai découpé en 45 étapes le cours de la Loire, décomposant mon rêve en une succession de challenges journaliers, d’efforts quotidiens dont je pouvais mesurer la réalité.


A présent j’étais face à moi-même : poser un pied devant l’autre, puis un autre, et encore un autre…avec mon sac à dos lesté d’une douzaine de kilos. Ce que je fis. Je m’avançais...


Je suis en marche.


Je me sens étonnamment léger, le pas facile, l’esprit tranquille, le cœur serein.

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