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Le château de Blois

  • Photo du rédacteur: Didier Guénin
    Didier Guénin
  • 27 déc. 2020
  • 2 min de lecture

J’aime le château de Blois pour ce qu’il est une épopée historique, par ses ailes et façades du XIIIe au XVIIe siècle. Dieu merci, le dauphin naquit à temps pour donner à Louis XIII et à la France un héritier. Surtout cette naissance permit de détourner une partie des subsides royales de Monsieur le frère du roi vers le jeune Dauphin, suffisamment pour stopper Gaston d’Orléans dans sa frénésie constructrice qui menaçait dangereusement l’aile François 1er, à mes yeux la plus élégante avec son escalier Renaissance si caractéristique. Coeur vivant du pouvoir royal durant plusieurs règnes, le château de Blois domine la Loire depuis les hauteurs du coteau nord. Entre la tour circulaire du Foix, la grande salle dite des États et ses magnifiques voûtes gothiques, les élégantes arcades Louis XII que surmonte une belle façade de briques solognotes, en pierre de tuffeau et ardoise, la façade d’albâtre et d’enluminure de l’aile François 1er et l’achèvement classique du palais de Gaston d’Orléans, mon coeur balance.


Adolescent, quand la passion pour l’histoire me tenaillait au point de rêver de devenir guide historique et d’ambitionner de finir ma carrière à Chambord, que je sais encore faire visiter dans ses moindres recoins sans tarir d’explications et d’anecdotes, j’aimais à venir à Blois, dans la cour du château et pivoter sur moi-même pour faire défiler sous mes yeux les façades et les époques.


Je voyais les puissants comtes de Blois installer leur pouvoir dans la pierre aussi bien que par l’épée. Je devinais chétive Jeanne d’Arc se faire bénir dans la chapelle du château, avant que de partir vers Orléans bouter les Anglais hors du royaume de France. J’écoutais et lisais en pensée François Villon et Charles d’Orléans, propriétaire des lieux, rivaliser en terres de poésie. J’assistais à l’entrée d’Anne de Bretagne, quittant le château d’Amboise, qui vit naître son royal premier mari Charles VIII et le fit aussi mourir d’un coup de linteau frontal, pour

entrer au château de Blois, en reine de France pour la seconde fois, aux bras de Louis XII son nouvel époux, fils de son poète et prince royal de père. Cette entrée marque l’inscription de Blois dans le coeur du pouvoir royal pour plusieurs règnes. Je croisais César Borgia au sortir de sa nuit de noces, et écoutais Nicolas Machiavel. Je voyais le cortège royal de François 1er quitter Blois pour rejoindre Chambord, dessinant une succession ininterrompue d’hommes et de femmes de services, transportant meubles et vaisselles, d’un château à l’autre, au gré des résidences du roi et de sa cour. Je surprenais Marie Stuart notre chère petite reine de France et d’Écosse. J’assistais à la visite du puissant Charles Quint en ces terres blésoises. Je participais, petite souris, aux états généraux convoqué par Henri III. Terrifié, j’assistais à l’assassinat du duc de Guise, plus grand mort que vivant. Je tournais sur moi-même et tournoyaient les époques et les personnages historiques à m’en essouffler. Je me rêvais guide. J’accueillais Victor Hugo venu visiter le château. Je discutais avec Alexandre Dumas père de la reine Margot et de la Dame de Montsoreau. Je l’écoutais me confier les secrets du Comte de Monte Cristo. J’imaginais Aramis, Athos, Portos et d’Artagnan en mission dans les coursives du château

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