Chambord

Chambord, un palais magnifique à maints égards. Un rêve en dentelle de tuffeau et d’ardoise.

Un palais qui ne ressemble à aucun autre, s’appuyant pourtant sur des principes architecturaux simples et éprouvés. Un donjon central flanqué de quatre tours rondes d’angle. Rien que de plus banal au sortir des temps féodaux. Là où se niche le génie architectural c’est dans le mode de symétrie axiale. Ainsi chaque quart du donjon est reproduit par rotation de 90°. Ajouté à ceci une abondance de fenêtres à meneaux, jusque dans les lucarnes, élancées de surcroît sur deux étages. Ainsi aux trois niveaux des façades blanches en tuffeaux répondent les trois niveaux des toitures en lucarnes hautes, cheminées et clochetons, instaurant un équilibre apparent des hauteurs doublé d’un déséquilibre visuel des formes, massives à la base et aériennes en toiture.

Chambord n’est pas recouvert d’un toit. Il est un château toit, avec sa ville terrasse.

La rotation des tours ajoute une asymétrie longitudinale qui confère à l’édifice son allure de palais des mille et une nuits. Les sculptures nombreuses et les aplats d’ardoises achèvent de bigarrer l’ensemble. Le projet initial de Chambord dessinait assurément un ensemble accompli et ramassé. C’est alors que deux corps de logis de part et d’autre lui sont ajoutés.

L’un dédié à la toute-puissance divine accueille une vaste chapelle, l’autre dédié à la puissance terrestre abrite le lit de François 1er, à la dimension de ce colosse de 1m98. Un escalier est adjoint, permettant un accès privé aux appartements royaux, qui accentue la dysmétrie faciale que soulignent les structures de façades, monastiques et sobres pour la partie religieuse, ostentatoire pour la partie royale. Au final une enceinte basse prolonge sur l’arrière les deux corps de logis latéraux en L pour former un quadrilatère qui ceinture le donjon, et crée un effet de perspective. Ainsi tel le cadre d’un tableau, il met en valeur le contenu architectural du donjon.