Ce soir la France est sortie du jeu démocratique institutionnel

Ce soir la France est sortie du processus démocratique institutionnel. La constitution française pose la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.

La logique démocratique, que tous les Présidents de la République ont respectée jusqu'à ce soir, inclinait à nommer le premier ministre proposé par la principale coalition de l'Assemblée Nationale.

Or à ce jour aucune autre coalition, numériquement supérieure, ne s'est déclarée à l'Assemblée, et le Président a censuré cette nomination au motif que le NFP n'avait pas de majorité absolue, ce que personne n'a. Ce faisant il empiète sur le rôle du Parlement a qui seul revient le droit de censure.

La logique démocratique voulait que soit nommé un Premier Ministre issu des rangs de la 1ère coalition, charge à elle d'engager les négociations et les compromis nécessaires pour ne pas encourir une motion de censure.

En démocratie, le résultat des urnes est respecté, et même si l'on n'est pas d'accord avec le camp ayant obtenu plus de voix que soi, on respecte sa légitimité démocratique. Jouer avec cela, c'est jouer avec la démocratie.

Le Président de la République avait déjà bricolé avec la constitution lors de la dissolution en réduisant à quelques instants le temps constitutionnel de consultation des Présidents des deux chambres.

Du bricolage constitutionnel nous dérapons désormais vers l'apprenti sorcier autocratique... C'est là un jeu bien dangereux !