Arctique et Gulf Stream

La collision de la plaque indienne contre l’Asie il y a 45 millions d’années a provoqué l’émergence de l’Himalaya et a également enclenché une modification des circulations océaniques. Le rapprochement des plaques d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud initié il y a quelques 15 millions d’années pour former il y a à peine 3 millions d’années d’isthme du Panama a poursuivi et amplifié la modification des circulations des eaux autour de la Terre avec un double effet d’une part la création d’une gigantesque banquise au Pôle Nord, et de l’autre la mise en dynamique d’une vaste circulation de courants marins froids et chauds tout autour du globe.

Les eaux salées et froides de l’Arctique sont plus lourde, elles s’enfoncent donc dans les profondeurs océaniques et génèrent un gigantesque flux de masses d’eau qui rejoignent du Nord au Sud les pôles, longeant les côtes américaines, contournant le pointe sud de l’Afrique pour passer au large de l’Océanie et remonter des grandes fosses à l’Est du Japon pour aller caresser la côte Ouest américaine, passer entre la plaque indo-asiatique et l’Océanie, longer les côtes Ouest africaines puis européennes pour rejoindre l’Arctique.

La banquise est une plaque de glace de 2 à trois mètres d’épaisseur qui connaît son extension maximale en hiver, environ 15 millions de km2, et fond partiellement en été jusqu’à atteinte en septembre aux alentours des 8 millions de km2.

Le réchauffement climatique provoque une double raréfaction de la banquise. D’une part l’épaisseur de la banquise se réduit. Alors qu’au début des années 80 l’épaisseur variait entre 1,9 et 2,6 m, au cours des années 2010 celle-ci n’est plus que de 1 et 1,7 m ! D’autre part la surface en septembre se rétrécit comme peau de chagrin chaque année. En 1985 elle n’était plus que de 6,8 millions de km2, en 2002 de 5,5 M km2, en 2012 elle atteignait 4,2 M km2 et le 15 septembre 2020 tombait à 3,7 M km2.

La banquise toute blanche a un pouvoir réfléchissant important servant d’écran à notre Planète. Plus cet écran se réduit, plus le réchauffement climatique s’accélère. De plus moins il y a de masses d’eaux froides qui s’enfoncent en Arctique, plus le Gulf Stream s’affaiblit. Et donc moins les côtes Californiennes et européennes seront douces. Ce qui impactera négativement le vignoble bordelais !